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Le recours des entreprises françaises et allemandes au chômage partiel

En France comme en Allemagne, le chômage partiel, outil de gestion du temps de travail parmi d'autres, est employé par les entreprises comme un instrument destiné à parer aux incertitudes. Les conditions de sa négociation et de sa mise en œuvre sont par contre variées.

En Allemagne, le KUG (Kurzarbeitergeld, dispositif d'indemnisation du chômage partiel) est utilisé de façon beaucoup plus souple par les entreprises de l'ex-Allemagne de l'Est.

Les entreprises françaises sont de ce point de vue dans une configuration intermédiaire : la mise en place du TRILD (Temps Réduit Indemnisé de Longue Durée) dans quelques grandes entreprises industrielles a à la fois révélé les difficultés à négocier sur l'emploi et la possibilité d'instaurer de nouvelles formes de dialogue social.

Tant en France qu'en Allemagne, le chômage partiel répond également à des besoins évolutifs. Dans certaines branches de la métallurgie allemande, le KUG sert à préserver au sein de l'entreprise un potentiel de main-d'oeuvre qualifiée. Sous certaines conditions, il peut aussi servir à accompagner le changement structurel, comme cela a été le cas dans les entreprises des nouveaux Länder.

Moyen de gérer la phase de transition et de reconversion, le recours au KUG a surtout évité l'apparition d'un chômage massif. En France, le TRILD a pu jouer également ce rôle d'amortisseur structurel, mais selon des modalités qui, dans les quelques entreprises qui y ont eu recours, ont pu avoir certains effets pervers, notamment en ce qui concerne la gestion des personnels d'encadrement.