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Quelles conséquences sur la santé de l'activité partielle pendant la crise sanitaire, début 2021 ?

En janvier 2021, parmi les personnes ayant travaillé au moins une semaine depuis le début de la pandémie en mars 2020, 96 % ont conservé leur emploi : 93 % continuent de travailler tandis que 3 % ne travaillent pas du tout et sont en « activité partielle ».

4 % des personnes sont sans emploi : un tiers ont choisi de quitter leur emploi, tandis que les deux tiers restant ne l’ont pas décidé elles-mêmes.

L’état de santé perçu des personnes en activité partielle, mais aussi de celles qui ont subi leur perte d’emploi, s’est davantage dégradé par rapport à l’avant-crise sanitaire que celui des personnes qui ont continué de travailler ou ont choisi de quitter leur emploi.

Au niveau de la santé mentale, les personnes placées en activité partielle et celles ayant subi leur perte d’emploi, connaissent davantage de symptômes dépressifs et de hausses des troubles du sommeil. Elles consomment plus de médicaments en lien avec des problèmes d’anxiété, de sommeil et de dépression. Même à situation financière comparable, la santé mentale des personnes en activité partielle s’avère plus fragile que celles des personnes qui travaillent.

L’enquête TraCov vise principalement à décrire les conséquences concrètes de la crise sanitaire sur les conditions de travail et les risques psychosociaux des actifs occupés. Elle s’attache à mesurer les évolutions des conditions de travail perçues par les travailleurs par rapport à la période précédant l’apparition de l’épidémie. Ces descriptions sont éclairées par les trajectoires professionnelles et les conditions d’emploi des individus enquêtés.

La collecte de l’enquête a été réalisée du 27 janvier au 7 mars 2021. Le questionnaire porte sur la durée et les rythmes de travail, l’usage des outils numériques, le télétravail, l’(in)sécurité sanitaire et économique, les exigences émotionnelles, le soutien social au travail, les conflits éthiques, l’articulation vie privée/vie professionnelle, la prévention sur les lieux de travail, etc. Concernant la santé, le questionnaire recueille des éléments sur la santé perçue, les douleurs, les troubles du sommeil, le bien-être psychologique (score Who 5), ainsi que la contamination au Covid-19 et son éventuel lien avec le travail.

L’enquête couvre le champ de l’ensemble des personnes de 20 à 62 ans ayant travaillé au moins une semaine depuis le début de la crise sanitaire. Elle interroge donc en particulier les actifs en activité partielle, ainsi que ceux ayant occupé un emploi au cours de l’année 2020 mais sans emploi au moment de la collecte. Des questions spécifiques posées uniquement aux personnes sans emploi permettent de décrire les raisons de leur sortie de l’emploi, leur situation au moment de l’enquête, notamment en matière de recherche d’emploi, et leurs perspectives dans l’Éclairage « Perdre ou quitter son emploi pendant la crise sanitaire ».

50 000 personnes ont été sélectionnées aléatoirement dans le fichier Fideli (taxe d’habitation). Afin de réduire le nombre de personnes hors champ, n’ont été retenues que celles ayant perçu un revenu d’activité ou une indemnité chômage en 2018. De ce fait, l’enquête ne couvre pas les nouveaux entrants sur le marché du travail. 24 244 personnes ont répondu (48 %), dont 92 % par internet ; 17 % sont hors champ (elles n’ont pas travaillé depuis le début de la crise sanitaire), 3 % ont un emploi mais sont en activité partielle et 4 % ont perdu ou quitté leur emploi.