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La réduction du temps de travail d'un dispositif à l'autre : une comparaison des conventions Robien et Aubry

Entre 1996 et 1999, avec le passage de la loi Robien à la loi Aubry, la réduction du temps de travail (RTT) aidée par l’État a changé d’échelle, le nombre d’entreprises et de salariés impliqués ayant décuplé.

Son champ s’est étendu : des services et de l’industrie, les conventions se sont diffusées aux secteurs de la construction et de l’éducation, santé, action sociale. Ses modalités également ont évolué. Les réductions importantes du temps de travail se sont faites moins nombreuses, les jours de congé supplémentaires ont été plus utilisés. Les rémunérations ont été plus souvent maintenues, mais les réorganisations du travail un peu moins fréquentes, notamment pour s’adapter aux fluctuations de l’activité. Et le délégué syndical a cédé du terrain au profit du salarié mandaté et de l’application directe d’un accord de branche. 

Malgré tout, les logiques de mise en oeuvre de la réduction du temps de travail restent largement communes aux deux dispositifs. L’annualisation et la politique salariale sont les deux facteurs qui, tout en influant directement sur le coût de la RTT, révèlent les oppositions les plus fortes entre les entreprises qui s’y sont engagées entre 1996 et 1999.