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La place du travail dans l'identité

L’enquête Histoire de vie permet de mettre en évidence la place du travail parmi les différents éléments constitutifs de l’identité des personnes ainsi que l’importance relative accordée à celui-ci par rapport à d’autres activités ou domaines de vie.

  • La place du travail dans l’identité des personnes
  • Le travail est-il moins important que d’autres choses ?
  • La satisfaction dans le travail
  • La concurrence entre travail et famille
  • La spécificité des immigrés de première et deuxième génération
  • Conclusion
  • Bibliographie

L’analyse des réponses conduit à constater une certaine relativisation de la place du travail : au total, peu de personnes (7%) reconnaissent le travail comme l’élément déterminant de leur identité mais 40% des enquêtés le citent parmi les trois « thèmes qui leur correspondent le mieux, qui permettent de les définir » et le travail apparaît comme le deuxième pôle d’identification après la famille. Les deux tiers des actifs en emploi indiquent que pour eux « le travail est assez important, mais moins que d’autres choses » ; plus de la moitié des individus déclarent que, concernant leur travail, les motifs d’insatisfaction l’emportent sur les motifs de satisfaction ou que les deux s’équilibrent. Une frontière nette sépare deux groupes d’inégale importance : les cadres et les indépendants, d’une part, pour lesquels le travail apparaît comme un élément fort de l’identité, qui considèrent le travail comme « très important » ou plus important que le reste et sont plutôt satisfaits et les employés et ouvriers, et dans une moindre mesure les professions intermédiaires, d’autre part, dont les jugements sont exactement opposés.

Outre cet effet intrinsèque au travail, un second élément intervient dans la relativisation du travail : le fait d’être une femme avec de jeunes enfants, qu’on pourrait appeler effet extrinsèque au travail. Les immigrés et les issus de l’immigration, sur-représentés dans l’enquête, développent par rapport au travail une position que ces deux effets ne suffisent pas à expliquer.