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Ouvriers et employés non qualifiés : disparités et similitudes sur le marché du travail

En mars 2000, 4,5 millions d’ouvriers et d’employés non-qualifiés travaillent dans les entreprises privées ou semi-publiques, soit trois salariés sur dix.

Jusqu’au milieu des années quatre-vingt-dix, l’appel à la main-d’œuvre non qualifiée a diminué dans l’industrie et la construction. En revanche, le recours à ce type d’emplois a augmenté dans le tertiaire, mais ces créations n’ont pas compensé les pertes enregistrées dans l’industrie et la construction. A partir de cette date, et surtout depuis la fin 1996, le redémarrage des créations d’emplois dans tous les grands secteurs économiques a favorisé la reprise de l’emploi non qualifié, dynamisé par la mise en place des mesures d’allégement des charges sociales en faveur des bas salaires. Les créations de postes d’employés non qualifiés se sont accélérées. Pour les ouvriers non qualifiés, l’emploi s’est stabilisé avant de redémarrer dans de nombreux secteurs, en particulier l’agriculture, la construction et les services opérationnels. 

Ces non-qualifiés sont en moyenne plus jeunes et moins diplômés que les qualifiés. La proportion de femmes reste très forte chez les employés malgré la place croissante occupée par les jeunes hommes ; elle est aussi plus élevée chez les ouvriers non qualifiés que chez les ouvriers qualifiés. Le développement de ces emplois s’est accompagné d’un recours plus fréquent aux formes particulières d’emploi, dont le temps partiel. Ainsi, 10 % des ouvriers sont en mission d’intérim et 44 % des employés travaillent à temps partiel. Cependant, malgré la reprise d’emploi, cette population reste plus exposée au chômage que les autres catégories socioprofessionnelles : son taux de chômage, même s’il s’est réduit depuis six ans, est encore nettement supérieur à la moyenne.