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Le pic estival de CDD courts concerne les salariés de moins de 25 ans, celui du printemps touche leurs ainés

L’usage des CDD de moins d’un mois dépend de la période de l’année.

En moyenne entre 2018 et 2022, hors période de crise sanitaire, 4,2 millions de CDD courts arrivent à terme chaque trimestre dans le secteur privé. Le recours à ce type de contrat est saisonnier : il est moins fréquent lors des premiers trimestres (3,7 millions en moyenne, graphique 1A) et inversement plus répandu lors des deuxième et troisième trimestres (plus de 4,3 millions chaque trimestre), où il excède le recours moyen respectivement de 5 % et 4 % (soit respectivement +224 000 et +174 000).

Suivant leur âge, les salariés ne sont pas touchés de la même manière par les fluctuations saisonnières du recours à ce type de contrat. Le supplément de CDD courts observé au cours des deuxièmes trimestres concerne exclusivement des salariés de plus de 25 ans (graphique 1B), tandis que le pic estival est uniquement attribuable aux moins de 25 ans (graphique 1C). Ainsi, en moyenne chaque année sur la période considérée, un tiers des CDD courts signés par les jeunes l’est durant l’été. Le moindre recours aux CDD courts durant les premiers trimestres concerne à la fois les salariés moins de 25 ans et ceux qui sont plus âgés. En fin d’année, le nombre de CDD courts signés par les jeunes est inférieur à la moyenne, alors qu’il la dépasse pour les plus de 25 ans.

Graphique 1 | CDD courts par trimestre pour l'ensemble des secteurs privés (hors agriculture, hors intérim) : données brutes

Le moindre recours aux CDD courts aux premiers trimestres tient notamment aux secteurs des services aux entreprises, de l’hébergement-restauration ou encore des services aux ménages. 

Au cours des premiers trimestres, la plupart des secteurs recourent nettement moins aux CDD courts que le reste de l’année, sauf l’information-communication qui connait un creux plus tardif, durant les troisièmes trimestres (graphique 2). Dans l’hébergement-restauration, dans le tertiaire non marchand et dans le commerce, le troisième trimestre est usuellement une période où le recours aux CDD courts est élevé, notamment du fait des contrats saisonniers estivaux et des remplacements liés aux congés d’été. Les services aux ménages, qui comprennent notamment les arts, spectacles et activités récréatives, se distinguent par un usage important des CDD courts aux quatrièmes trimestres de chaque année.

Le surplus de CDD courts pour les jeunes aux troisièmes trimestres tient notamment au tertiaire non marchand, à l’hébergement-restauration et au commerce

Les pics de fins de CDD courts enregistrés durant les troisièmes trimestres sont portés par les moins de 25 ans dans tous les secteurs où ils sont observés, et notamment dans l’hébergement-restauration, dans le secteur tertiaire non marchand et dans le commerce (respectivement +59 000, +79 000 et +64 000 fins de CDD courts par rapport au niveau annuel moyen observé pour chaque secteur et cette catégorie d’âge). Les jeunes en études sont en vacances à cette période de l’année : ils sont susceptibles d’être recrutés dans les secteurs qui ont des besoins de main-d’œuvre saisonnière à l’été. 
Inversement, les salariés de plus de 25 ans portent toute la saisonnalité des fins de CDD courts dans l’information-communication, ainsi que les pics saisonniers des deuxièmes trimestres dans les services aux ménages et dans le tertiaire non marchand (respectivement +76 000 et +51 000 fins de CDD courts). 

Graphique 2 | écarts au niveau moyen annuel des CDD courts par secteur d'activité et contributions par classe d'âge : données brutes