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Arbitrage entre flexibilité interne et flexibilité externe : une remise en cause empirique

Cet article étudie les modes de flexibilité utilisés par les entreprises françaises pour faire face aux fluctuations d'activité en s'appuyant sur les données de l'enquête Acemo flexibilité réalisée en 2000 auprès de plus de 6 000 établissements.

Le recours aux heures supplémentaires, aux contrats à durée déterminée et à l'intérim constituent les modes les plus fréquents. Les estimations proposées portent successivement sur la probabilité de recourir à ces modes de flexibilité, sur le nombre de pratiques flexibles mobilisé et sur l'intensité de leur utilisation. L'objectif est d'analyser les mécanismes de complémentarité et de substitution associés à leur utilisation en fonction des caractéristiques de la demande et de la main d'œuvre de l'établissement ainsi que de leur situation à l'égard des 35 heures et de la mise en œuvre d'un dispositif de modulation /annualisation.

Les résultats obtenus montrent que le choix de recourir à des modes de flexibilité interne / externe ou de flexibilité quantitative / qualitative n'est pas lié aux caractéristiques de la demande comme le suppose habituellement la littérature sur l'organisation de la main d'œuvre. La prévisibilité de la demande, qui joue un rôle clef dans ces typologies, n'affecte pas significativement le recours aux heures supplémentaires, à l'intérim et aux CDD. Les établissements passés à 35 heures se caractérisent par une utilisation nettement plus importante du dispositif de modulation. En outre, le passage à 35 heures et la mise en œuvre effective de la modulation qui l'accompagne le plus souvent, affectent négativement le recours aux heures supplémentaires. En revanche, ces changements organisationnels affectent peu le recours aux CDD et à l'intérim.