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Un meilleur emploi grâce aux réseaux de relations pour les immigrés ?

Une évaluation pour les migrants arrivés mineurs en France métropolitaine

Il est plus difficile pour les immigrés que pour les natifs de trouver un emploi dans leur pays d’accueil.

Nombre d’entre eux sont alors contraints d’accepter, au moins temporairement, un emploi en dessous de leur niveau de qualification, ce qui engendre à la fois une perte en capital humain pour la société et peut porter atteinte à la cohésion sociale. Trouver un emploi par le biais de relations pourrait leur permettre de contourner les obstacles qui les empêchent d’accéder à un poste correspondant à leur niveau de qualification. Nous nous intéressons dans cette étude aux immigrés arrivés en France avant l’âge de 18 ans, ces derniers ayant effectué au moins en partie leurs études initiales en France. Nous utilisons les données de l’enquête Française Trajectoires et Origines effectuée en 2009 par l’Ined-Insee pour étudier l’impact de l’utilisation des relations sociales sur la qualité de l’emploi occupé. Afin de corriger le biais potentiel d’endogénéité entre la variable dépendante (occuper un emploi approprié ou non) et la variable d’intérêt (avoir trouvé son emploi grâce à une relation ou non), nous utilisons comme instrument la variable « avoir des frères et sœurs en France » : cette variable influence directement la probabilité d’avoir trouvé un emploi grâce à une relation, mais pas la qualité de cet emploi. Nos résultats indiquent que, pour ces immigrés arrivés mineurs en France, trouver un emploi grâce à une relation améliore significativement la qualité de l’emploi occupé : cela augmente la probabilité d’être dans un emploi correspondant à son niveau de qualification de plus de 0,40 points, pour les femmes et les hommes.