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Emploi des jeunes et conjoncture

Du milieu des années soixante-dix jusqu’à ces dernières années quatre-vingt-dix, la croissance du PIB en France a été non seulement ralentie mais également marquée par d’importantes fluctuations conjoncturelles.

Or, l’emploi des jeunes « surréagit » à la conjoncture relativement aux autres catégories d’actifs. Ce phénomène est particulièrement net depuis le milieu des années quatre-vingt malgré une politique de l’emploi massive à leur égard et globalement contra-cyclique.

En tant qu’entrants sur le marché du travail, les jeunes sont particulièrement sensibles aux variations de la demande de travail, et cette sensibilité est accrue par la nature des emplois aujourd’hui proposés sur le marché externe (contrats temporaires, emplois peu qualifiés, postes dans des secteurs marqués par une forte rotation de la main d’œuvre). En cela, on peut considérer que les jeunes sont porteurs de nouvelles normes d’emploi, plus « flexibles », susceptibles de se diffuser au gré du renouvellement des générations. Posséder un niveau de diplôme élevé permet cependant de moins subir les fluctuations conjoncturelles car, d’une part, les emplois les plus qualifiés y sont moins sensibles et, d’autre part, en période de pénurie d’emploi, la sélectivité des embauches est renforcée, ce qui induit d’importants phénomènes de « déclassement » entraînant des effets d’éviction pour les moins diplômés.