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La formation et l’accompagnement des bénéficiaires de l’IAE

40 % des personnes sorties d’une structure d’insertion par l’activité économique (IAE) en 2020 y ont suivi au moins une formation et 54 % ont bénéficié d’un accompagnement.

L’accès à la formation et à l’accompagnement est d’autant plus fréquent que les personnes rencontrent plus de difficultés d’accès à l’emploi. 86 % des sortants ayant bénéficié d’au moins une formation déclarent qu’elle leur a été utile.

40 % des sortants de l’IAE bénéficiaires d’au moins une formation

40 % des sortants d’une structure de l’insertion par l’activité économique (IAE) en 2020 déclarent avoir suivi au moins une formation pendant leur parcours (graphique 1, encadré 1).

Les formations suivies visent plus souvent un objectif professionnel, qu’il s’agisse d’apprendre un métier ou de s’adapter à son poste de travail (55 %), qu’à acquérir des savoirs ou compétences de la vie quotidienne (mieux lire, écrire ou calculer ou mieux s’en sortir dans la vie de tous les jours ; 31 %). Dans 61 % des cas, elles préparent à un diplôme ou à une qualification reconnue (tableau A).

54 % des salariés en IAE ont bénéficié d’un accompagnement. Pour les trois quarts d’entre eux, il s’agit d’une aide leur présentant le travail à faire. Les bénéficiaires accompagnés bénéficient aussi souvent d’une aide sur leur poste de travail (44 %) ou pour réaliser des démarches de logement, de santé ou de recherche d’emploi (43 %, tableau B).

GRAPHIQUE 1 | Accès à la formation et à l’accompagnement pendant le parcours en IAE

Un accès à la formation et à l’accompagnement plus fréquent en ACI et en EI

L’accès à la formation ou à l’accompagnement est très variable selon le type de structure. 55 % des sortants d’un atelier et chantier d’insertion (ACI) et 46 % des sortants d’une entreprise d’insertion (EI) ont bénéficié d’une formation, contre 34 % pour les entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI) et 27 % pour les associations intermédiaires (AI) (graphique 1). La fréquence de l’accompagnement est aussi beaucoup plus importante en ACI (74 %) et en EI (64 %) qu’en ETTI (42 %) et en AI (40 %).

Ces disparités s’expliquent en partie par des fonctionnements différents des structures. Dans les ACI et les EI, les salariés travaillent et sont encadrés directement dans l’établissement, tandis que dans les AI et les ETTI, les salariés sont mis à disposition de particuliers ou d’entreprises auprès desquels ils effectuent des missions. À ce titre, les ACI et EI bénéficient de plus de subventions et de moyens à allouer à l’accompagnement et à la formation (encadré 2).

Les salariés plus éloignés de l’emploi plus souvent formés ou accompagnés

Toutes structures confondues, le taux d’accès à la formation et à l’accompagnement est d’autant plus élevé que les personnes sont éloignées de l’emploi. Ainsi, 48 % des bénéficiaires de l’IAE dont le niveau d’études est inférieur au CAP-BEP ont bénéficié d’une formation, contre 27 % pour ceux ayant atteint l’enseignement supérieur (tableau 1). Les anciens bénéficiaires de minima sociaux et les salariés résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) ont aussi plus souvent suivi une formation (respectivement 47 % et 50 %).

TABLEAU 1 | Accès à la formation et à l’accompagnement selon les caractéristiques des sortants

  Formation Accompagnement
Sexe    
Femme 35 % 49 %
Homme 43 % 58 %
Âge à l'entrée    
Moins de 26 ans 31 % 52 %
De 26 à 39 ans 41 % 58 %
De 40 à 49 ans 44 % 53 %
50 ans ou plus 43 % 50 %
Niveau d'études*    
Inférieur au CAP-BEP 48 % 56 %
CAP-BEP ou équivalent 37 % 52 %
Bac ou équivalent 30 % 53 %
Supérieur au Bac 27 % 54 %
Bénéficiaires de minima sociaux à l'entrée 47 % 63 %
Résident en QPV 50 % 59 %
Travailleur handicapé 38 % 54 %
Ensemble 40 % 54 %

*Il s’agit du plus haut niveau d’études atteint (ou en cours d’obtention) par le salarié au moment de son entrée en IAE.
Lecture : 35 % des femmes sorties d’IAE en 2020 déclarent avoir bénéficié d’au moins une formation pendant leur parcours.
Champ : France, personnes sorties d’une structure de l’IAE en 2020.
Source : Enquête Sortants de l’IAE, Dares ; Agence de services et de paiement (ASP).

Les salariés âgés de moins de 26 ans à leur entrée en IAE ont moins souvent bénéficié de formation : 31 % contre 41 % ou plus pour les autres tranches d’âge. L’accompagnement dépend peu de l’âge ou du niveau d’études, mais est plus fréquent pour les anciens bénéficiaires de minima sociaux (63 %) et les salariés résidant dans un QPV (59 %). Ces différences d’accès à la formation et à l’accompagnement selon les profils se retrouvent globalement pour chaque type de structure.

Les différences dans le profil des salariés expliquent une partie des écarts de taux de formation et d’accompagnement entre structures : les ACI et les EI accueillent des personnes plus éloignées de l’emploi que les AI et ETTI et ont donc des taux d’accès plus élevés. Cependant, à caractéristiques individuelles données (âge, niveau d’études, etc.), la formation est plus fréquente dans un ACI ou une EI que dans une AI ou une ETTI (tableau C).

Des formations jugées utiles par 86 % des bénéficiaires

Parmi les sortants de l’IAE en 2020 ayant suivi au moins une formation, 86 % déclarent qu’elle leur a servi (graphique 2), à apprendre de nouvelles choses (56 %), pour retrouver un travail (37 %) ou pour gagner en confiance en soi (37 %). Ces proportions sont similaires dans tous les types de structure. Toutefois les sortants d’ACI, qui ont plus souvent suivi une formation visant à acquérir des savoirs ou compétences de la vie quotidienne (39 %), déclarent davantage que cette formation leur a permis d’avoir plus confiance en eux (41 %, tableau D en ligne).

GRAPHIQUE 2 | Utilité déclarée des formations suivies

Chaque mois, l’enquête auprès des sortants de l’IAE est conduite depuis novembre 2018 par la Dares auprès de l’ensemble des personnes sorties d’une structure de l’IAE. Les personnes sont interrogées six mois après leur sortie via un court questionnaire papier autoadministré ; elles peuvent répondre à l’enquête pendant deux mois environ. Le questionnaire porte sur leur situation d’activité au moment où elles répondent au questionnaire, ainsi que sur l’accompagnement et la formation dont elles ont pu bénéficier pendant leur parcours en IAE. L’accompagnement correspond aux réponses par la positive à la question : « Chez [votre structure d’IAE], avez-vous été aidé par des personnes de [votre structure d’IAE] ? ».

Le taux de réponse à l’enquête est de 31 % pour les sortants 2020. Les données sont redressées pour être représentatives de l’ensemble des sortants.

Le principe de l’insertion par l’activité économique (IAE) est d’associer une mise en situation de travail à un accompagnement social et professionnel, afin de faciliter une insertion sur le marché du travail. Ces parcours peuvent se faire dans des structures dont les formes juridiques, les secteurs d’activité et les formes d’emploi proposées (contrats au sein de l’établissement ou contrats de mise à disposition pour des entités clientes) sont très divers.

Les structures d’IAE sont conventionnées et ont l’obligation de fournir aux salariés un accompagnement social et professionnel adapté à leur profil, qui peut prendre la forme d’une aide sur le poste de travail, d’un apprentissage professionnel, complété ou non par des formations dispensées en interne ou en externe, ou par des aides sur d’autres dimensions de l’insertion (logement, santé, situation financière, etc.). À ce titre, les structures bénéficient de subventions de l’État, dont le montant socle dépend du type de structure (ACI, EI, AI, ETTI). Ce montant socle est plus important pour les ACI (21 286 € par an par salarié en 2022) et pour les EI (11 087 €) que pour les ETTI (4 253 €) et AI (1 441 €).