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Appariement entre l’enquête Emploi et le fichier Historique de Pôle emploi sur la période 2012-2017 : méthode et premiers résultats

En moyenne en 2017 et en France métropolitaine, 2,6 millions de personnes de 15 à 64 ans sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) et 3,4 millions sont inscrites à Pôle emploi en catégorie A.

Entre 2013 et 2017, l’écart entre ces deux mesures de référence s’est accentué, passant de 0,3 à 0,8 million. Deux populations sont susceptibles d’expliquer ce phénomène : les inscrits en catégorie A non chômeurs au sens du BIT et les chômeurs BIT non-inscrits en catégorie A. L’appariement entre les enquêtes Emploi de l’Insee et le Fichier Historique de Pôle emploi sur cette période permet de les identifier et de les dénombrer toutes les deux. En pratique, on cherche à retrouver les personnes de l’enquête Emploi dans le Fichier Historique à partir de leur prénom, leur sexe, leur date de naissance et leur(s) adresse(s) sur la période 2012-2017.

En 2017, parmi les 2,7 millions d’inscrits en catégorie A ayant pu être reconstitués via l’appariement, 56 % sont au chômage au sens du BIT, 20 % sont dans le halo autour du chômage, 16 % sont inactifs hors du halo et 9 % sont en emploi. Inversement, selon l’appariement, 22 % des chômeurs au sens du BIT ne sont pas inscrits à Pôle emploi en 2017 au moment de l’enquête. Les deux tiers d’entre eux ont toutefois été inscrits à un autre moment entre 2012 et 2017.

Entre 2013 et 2017, la hausse du nombre d’inscrits en catégorie A et inactifs au sens du BIT (+0,3 million de personnes, pour moitié dans le halo et pour moitié hors halo) est celle qui a le plus contribué à accroître l’écart entre chômage BIT et inscrits en catégorie A. Elle pourrait s’expliquer par le développement des contrats courts ainsi que par des facilités accrues sur la période pour s’inscrire et s’actualiser à Pôle emploi (internet, SMS). De plus, pour les seniors en particulier, le recul de l’âge de départ à la retraite et la fin du dispositif de dispense de recherche d’emploi expliqueraient l’accroissement du nombre d’inactifs inscrits.