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Île-de-France : quelles difficultés de recrutement d'ici à 2030 ?

Les métiers en 2030 : données locales

Sommaire

De nombreux départs d'actifs en emploi vers les régions atlantiques et méditerranéennes, accroissant sensiblement les besoins de recrutement. La très forte attractivité pour les jeunes débutants de la région ne suffirait pas toutefois à couvrir tous les besoins.

Dans sa déclinaison locale, le rapport Les Métiers en 2030 dessine une carte où se côtoient des régions, situées au Nord-Est, qui devraient connaître moins de difficultés de recrutement, et d’autres, allant de la façade atlantique jusqu’au bassin méditerranéen, dont le déficit potentiel de main-d'œuvre serait à l’inverse accentué du fait de leurs spécificités économiques et démographiques.


L'Île-de-France, un peu moins dynamique qu’en moyenne nationale

5,8 millions de personnes sont en emploi en Île-de-France en 2019, soit 22 % de l’emploi de France métropolitaine. L’emploi de cette région est, en effet, un peu moins dynamique en projection : dans la décennie les créations nettes d'emplois augmenteraient 3 % par rapport à 2019, contre 4 % dans l’Hexagone. Les départs en fin de carrière y seraient légèrement inférieurs à la moyenne métropolitaine (26% de l’emploi de 2019, contre 28% dans l’Hexagone). La proportion de jeunes qui y débuteraient leur carrière pour occuper les postes créés ou laissés vacants par les seniors serait supérieure à la moyenne hexagonale (31 % contre 27 % dans l’Hexagone). Cette situation renvoie aux conditions favorables du marché du travail francilien ainsi qu’à l’offre d’enseignement supérieur très riche qui y est proposée : l‘insertion professionnelle des jeunes franciliens les plus diplômés y est meilleure qu’en province . Les besoins de recrutement seraient accentués par les sorties nettes des travailleurs résidents (8 % de l’emploi de 2019).

Comme dans la projection nationale, les besoins de recrutement résultent de la dynamique des activités. Une dynamique qui crée de nouveaux postes pour certains métiers et en détruit pour d’autres, et à laquelle s’ajoutent les remplacements occasionnés par les départs en fin de carrière. Ces besoins de recrutement sont confrontés, pour chaque métier et chaque région, aux flux de jeunes débutants sur le marché du travail. Ce qui permet d'identifier des recrutements qui deviendraient potentiellement plus difficiles.

En Île-de-France, 5 % des postes seraient non pourvus par les jeunes débutants et les arrivées nettes d’actifs en emploi dans la région et devraient alors être alimentés par les sorties du chômage, les reprises d’activité ou les immigrants qui ne sont pas pris en compte ici.

Les métiers pour lesquels les recrutements pourraient être plus difficiles en Île-de-France d’ici à 2030 :

  • agents d’entretien ; 
  • conducteurs de véhicules ;
  • aides à domicile ;
  • employés de maison ;
  • cadres des services administratifs, comptables et financiers.

Ces métiers sont principalement ceux qui auraient aussi les plus forts besoins de recrutement (agents d’entretien, conducteurs de de véhicules, aides à domicile, cadres). Dans ces métiers, le nombre de jeunes débutants n’y serait pas suffisant pour pourvoir les postes anticipés.

Dans les métiers spécifiques à l'Île-de-France, les tensions actuelles sur les recrutements pourraient se maintenir pour : 

  • les ingénieurs de l’informatique ; 
  • les cadres de la banque et des assurances ; 
  • les cadres des services administratifs, comptables et financiers.