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Les vagues test, un gage de qualité

Lorsqu’une enquête est sur le point d’être lancée, qu’elle soit auprès des ménages, des individus ou des entreprises, il est d’usage de réaliser une vague test en amont, avec un plus petit échantillon. Mikael Beatriz, statisticien à la Dares, nous explique.

À quoi servent les vagues test ?

Mikael Beatriz : D’abord, à s’assurer que le protocole de collecte fonctionne : que les documents sont bien reçus par les répondants, qu’il n’y a pas d’erreur sur les noms et adresses mails utilisés. Ensuite, à tester le questionnaire : en ligne, sur papier ou avec un enquêteur, il faut que les sous-populations d’intérêt puissent répondre aux questions qui leur sont destinées (exemple : les salariés) et qu’elles soient bien toutes compréhensibles. Enfin, à vérifier la qualité de l’échantillonnage : s’assurer que le taux de réponse est suffisant, qu’une sous-population ne répond pas moins que les autres au questionnaire etc.

On utilise généralement un échantillon plus petit mais similaire du point de vue de sa construction à celui de l’enquête principale. Par exemple, la vague test de l’enquête 2022 sur le vécu du travail pendant la crise sanitaire Covid-19 (Tracov 2) compte 1 000 personnes tirées au sort, contre 65 000 pour l’enquête.

En revanche, les résultats obtenus ne sont pas intégrés à ceux de l’enquête finale.

Quel est l’enjeu pour la Dares d’effectuer de tels tests ?

Mikael Beatriz : Une enquête qui a été testée avant sa réalisation est un gage de qualité. Cela peut permettre aussi qu’elle obtienne le label d’intérêt général et de qualité statistique et/ou le caractère obligatoire de réponse délivrés par le Comité du label de la statistique publique. Deux éléments importants à la fois pour certifier la pertinence scientifique de l’enquête mais aussi pour augmenter le taux de réponse à l’enquête.

Pourquoi ne peut-on pas tester toutes les enquêtes de cette manière ?

Mikael Beatriz : Une vague test nécessite des coûts supplémentaires et beaucoup de temps. Entre la fin du test, la livraison des données, leur interprétation et l’analyse des résultats, il peut s’écouler plusieurs semaines voire mois... Pour Tracov 2, la vague test s’est déroulée du 9 au 25 septembre, avec comme objectif de lancer la vraie enquête en décembre ou janvier prochain.

D’autres vérifications plus rapides sont courantes, tels que les tests entre collègues, même s’ils sont techniquement moins rigoureux. Concernant Tracov 2, un bug informatique a été identifié de cette façon :  si on déclarait vivre avec un enfant, il n’était pas possible de répondre à la question suivante qui concernait l’année de naissance du plus jeune. Nous avons pu le corriger avant la diffusion de l’enquête afin d’éviter la perte d’une fraction de l’échantillon.