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Quels secteurs contribuent à la baisse des embauches en CDD courts par rapport à l’avant-crise ?

Tous les secteurs sont touchés par la baisse de la proportion de CDD courts dans les embauches (hors intérim). Le recul est toutefois plus marqué dans certains d’entre eux.

Au 1er trimestre 2022, les embauches en CDD courts restent inférieures à leur niveau d’avant crise

Les embauches en CDD courts (d’une durée inférieure à un mois) se sont fortement repliées au début de la crise sanitaire et n’ont toujours pas retrouvé leur niveau d’avant-crise : au 1er trimestre 2022, elles restent inférieures de 3,5 % à celles du 4e trimestre 2019. Les embauches sur des contrats de plus d’un mois ont moins reculé mi-2020 et dépassent désormais largement leur niveau d’avant-crise : +18,5 % pour les CDI entre le 4e trimestre 2019 et le 1er trimestre 2022 et +11,0 % pour les CDD supérieurs à 31 jours (graphique A).

En conséquence, la part des CDD courts dans les embauches (hors intérim) est désormais significativement plus faible qu’avant crise : elle s’établit à 66,3 %, contre 70,1 % au 4e trimestre 2019 (graphique B).

GRAPHIQUE A | Embauches par type de contrat et durée

La baisse des CDD courts touche la plupart des secteurs

La faiblesse de la part des embauches en contrats courts au 1er trimestre 2022 ne provient pas d’un effet de structure sectorielle : en figeant la répartition des embauches par secteur à celle du 4e trimestre 2019, la part des CDD courts dans les embauches (hors intérim) est inférieure à celle d’avant crise (graphique B).

GRAPHIQUE B | Part des CDD de moins d’un mois parmi les embauches (hors intérim)

Tous les secteurs sont touchés par la baisse de la proportion de CDD courts dans les embauches (hors intérim). Le recul est toutefois plus marqué dans certains d’entre eux. Il est de 9,7 points entre le 4e trimestre 2019 et le 1er trimestre 2022 dans l’hébergement-restauration, de 6,1 points dans le transport-entreposage, de 8,5 points dans l’industrie agroalimentaire ou encore de 5 points environ dans la fabrication de matériels de transport, les activités financières et d’assurance, ainsi que le commerce (graphique C).

GRAPHIQUE C | Part des CDD de moins d’un mois parmi les embauches (hors intérim) par secteur aux 4e trimestre 2019 et 1er trimestre 2022

Du fait de leur poids dans les embauches (données complémentaires en ligne), trois secteurs expliquent ainsi la quasi-totalité du recul de la part des embauches en contrats courts sur la période : l’hébergement-restauration, les autres activités de services et le commerce y contribuent respectivement à hauteur de 71 %, 19 % et 10 %. Dans le commerce et l’hébergement- restauration, il est possible que cette baisse reflète encore pour partie l’effet de la crise sanitaire sur l’activité : en mars 2022, 48 % des salariés de l’hébergement-restauration et 26 % des salariés du commerce travaillent dans des entreprises qui estiment que leur activité est toujours affectée négativement par l’épidémie1 (contre 20 % en moyenne dans le secteur privé2 ). La baisse généralisée de la part des embauches en contrats courts serait pour partie liée à la hausse du pouvoir de négociation des salariés occasionnée par les difficultés de recrutement : ainsi, en mars 2022, un tiers des salariés travaillent dans des entreprises qui ont modifié les termes des contrats proposés (temps/organisation du travail, durée des contrats, etc.) pour faire face aux difficultés à recruter en CDI ou en CDD1.

  • 1Source : Dares, Enquête Activité et conditions d’emploi de la main-d'œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19 en mars 2022.
  • 2Hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales, en France hors Mayotte.