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Quelle proximité entre le Service public de l’emploi et les jeunes en dispositifs d’insertion professionnelle ?

Plus de 8 jeunes sur 10 passés par un contrat aidé, une école de la deuxième chance ou un établissement pour l’insertion dans l’emploi entre 2013 et 2015, sont en contact avec l’un ou l’autre des deux opérateurs du SPE, que ce soit avant ou après leur passage dans le dispositif.

Lorsqu’ils bénéficient d’un dispositif d’insertion professionnelle, mais aussi en amont ou en aval de celui-ci, les jeunes peuvent se tourner vers Pôle emploi ou les missions locales. Le panel Trajam - Trajectoire des jeunes appariées aux mesures actives du marché du travail -, exploité ici pour la première fois, permet notamment de suivre la proportion de jeunes qui nouent, à l’occasion de leur passage en dispositif d’insertion professionnelle, des liens avec ces deux principaux opérateurs du Service public de l’emploi (SPE).

Entre 2013 et 2015, plus de huit jeunes sur dix passés par un contrat aidé, une école de la deuxième chance ou un établissement pour l’insertion dans l’emploi, sont en contact avec l’un ou l’autre des deux opérateurs du SPE, que ce soit avant ou après leur passage dans le dispositif. L’opérateur de référence peut cependant différer selon les dispositifs.

Les liens avec ces deux opérateurs sont plus ténus pour les jeunes en service civique ou en alternance : au maximum la moitié d’entre eux y font appel avant l’entrée en dispositif, et ils sont entre six et sept sur dix à le faire à la sortie. Ces dispositifs ne ciblant pas uniquement les personnes éloignées du marché du travail, ils sont moins étroitement associés au SPE.

Les jeunes peuvent entretenir simultanément des liens avec Pôle emploi et les missions locales. Ainsi, en moyenne entre 2013 et 2015, parmi les jeunes en contact avec une mission locale, 53 % sont en même temps inscrits à Pôle emploi. Symétriquement, parmi les jeunes inscrits à Pôle emploi, 37 % sont simultanément en lien avec une mission locale.

Ce double lien est plus ou moins prégnant selon les dispositifs considérés (graphique A). Il varie entre moins de 5 % pour l’alternance et 40 % environ lors des passages en E2C, Epide ou IAE. Ce double suivi, tout comme le suivi par un seul opérateur, est plus fréquent avant ou après le dispositif que pendant, et ce quel que soit le dispositif considéré.

Ce double suivi résulte généralement d’une coordination institutionnalisée des acteurs. Cette dernière se matérialise d’ailleurs par une cotraitance du suivi des jeunes par les deux opérateurs depuis l’accord-cadre de 2010 et, depuis 2015, par la délégation du suivi de certains jeunes inscrits à Pôle emploi aux missions locales, en fonction des problématiques à traiter. En pratique, un des deux opérateurs peut conseiller à un jeune d’entrer en contact avec l’autre structure pour bénéficier d’une aide ou d’un dispositif spécifique : par exemple, certaines formations sont prescrites exclusivement par Pôle emploi, alors que les emplois d’avenir sont uniquement prescrits par les missions locales. Un opérateur peut également orienter le jeune vers l’autre structure si l’accompagnement qu’elle propose apparaît plus adapté à son profil.

GRAPHIQUE A | Taux de jeunes entretenant simultanément des liens avec Pôle emploi et une mission locale, avant, pendant et après leur dispositif