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Organisation et durée du travail pendant la crise sanitaire : de fortes différences sectorielles

Lors du premier confinement de la population, le temps de travail des salariés à temps complet a baissé de 9,9 heures en moyenne par semaine comparativement aux années précédentes.

Ce recul s’est accompagné de l’essor du travail à domicile, qui a plus que doublé entre 2019 et 2020. L e temps de travail a presque retrouvé son niveau d’avant‑crise au printemps 2021. Le retour à la normale s’est fait progressivement au fil des décisions gouvernementales d’allégement des restrictions liées à la crise sanitaire.

D’importantes disparités sectorielles s’observent. Ainsi, le temps de travail a baissé de 20,8 heures par semaine dans les secteurs touchés par des fermetures obligatoires durant le premier confinement, tandis qu’il n’a diminué que de 1 ,8 heure pour les commerces et services qualifiés d’essentiels. Dans les secteurs ayant initialement rencontré des difficultés à assurer la sécurité sanitaire de leurs salariés, 48 % des salariés ont été au chômage partiel lors du premier confinement, soit trois fois plus que dans les secteurs industriels qui ont renforcé leur production en raison de leur caractère prioritaire. 

La mobilité sectorielle s’est accrue dans les secteurs ayant subi des fermetures obligatoires : 13 % de leurs salariés y ont changé de secteur d’activité entre les premiers semestres 2020 et 2021, contre 9 % entre 2018 et 2019. Les secteurs ayant connu des problèmes de débouchés au premier confinement, où le recours au chômage partiel a contribué à stabiliser la main-d'œuvre, ont quant à eux  attiré de nouveaux salariés quand leur situation s’est améliorée.

La Dares a apporté son expertise à l'ouvrage « Emploi, chômage, revenus du travail » (Insee Références, édition 2022) en y proposant cet article.

Heures hebdomadaires effectivement travaillées par les salariés à temps complet