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Les pratiques salariales des entreprises : avec la crise, un recentrage sur les revalorisations collectives

En 2010, dans un contexte de crise économique profonde, environ 6 % des établissements de 20 salariés ou plus n’ont accordé ni augmentations ni primes à leurs salariés, soit 2 fois plus qu’en 2004.

Ces politiques salariales restrictives ont plus souvent concerné les établissements de petite taille ou ceux dont les salaires moyens étaient les plus bas.

Les pratiques salariales ont évolué pour s’adapter à ce contexte : les augmentations individualisées ont nettement reculé par rapport à 2004 tandis que les modes collectifs de revalorisation des salaires ont mieux résisté. Les augmentations générales sont redevenues la pratique la plus fréquente pour augmenter les salaires de personnes non cadres.

La diversification des modes de revalorisation des salaires, qui s’était affirmée au début des années 2000, n’est pas remise en cause, même si la proportion d’établissements se limitant uniquement à des pratiques collectives a augmenté entre 2004 et 2010. Les pratiques salariales réversibles (c’est-à-dire les primes) et individualisées continuent notamment d’être souvent conjuguées. Elles le sont d’autant plus que la taille des établissements est grande ou que le salaire moyen distribué est élevé.

Pour accorder des hausses de salaires, les représentants de la direction sont guidés essentiellement par la conjoncture et la santé financière de l’entreprise, mais aussi par le souci de maintenir un bon climat social. La crise renforce pourtant des tensions et des désaccords avec les représentants des salariés, qui sont plus nombreux à ne pas avoir la même opinion que la direction sur les pratiques salariales individualisées.

L’évaluation périodique des salariés (en particulier au travers des entretiens professionnels annuels) concerne maintenant une grande majorité d’établissements. Du fait de la crise, elle sert moins à augmenter les salaires et davantage à favoriser l’accès à la formation.