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Les mouvements de main-d’œuvre par catégorie d’âge au cours des trois premiers trimestres de 2020

Les licenciements économiques augmentent davantage pour les plus jeunes : +76 % pour les moins de 26 ans et +106 % pour les 26-29 ans, entre septembre 2019 et 2020.

Entre septembre 2019 et 2020, le recul des embauches est un peu moins important pour les jeunes

Suite au premier confinement, les embauches en CDI, CDD et missions d’intérim chutent, pour s’établir en avril 2020 à un niveau trois plus faible qu’un an plus tôt. Cette chute est de même ampleur pour toutes les catégories d’âge (graphique 1a). L’effondrement est beaucoup plus marqué que lors de la crise de 2008-2009, la baisse maximale étant de 17 % entre les premiers trimestres 2008 et 2009.

Après le point bas d’avril 2020, les embauches se redressent. En septembre 2020, elles restent toutefois inférieures de 17 % à celles d’un an plus tôt. La situation est légèrement plus favorable pour les moins de 26 ans qui bénéficient de l’aide à l’embauche mise en place au 1er août 20201 que pour les autres catégories d’âge2. Ainsi, entre septembre 2019 et 2020, le recul des embauches est de 14 % pour les plus jeunes, contre -18 % chez les 26-29 ans et -19 % chez les 30-49 ans. Sur les seuls CDI, les jeunes de moins de 26 ans sont davantage affectés par la baisse du printemps (-80 % en avril, contre -72 % tous âges confondus, graphique 1b) mais ils renouent ensuite progressivement avec les rythmes d’embauches de leurs ainés.

Les fins de CDI à l’initiative des salariés reviennent à la normale uniquement pour les plus de 50 ans

En septembre 2020, les fins de contrats restent inférieures à celles observées un an plus tôt (-16 %), en lien notamment avec l’atonie des embauches en CDD. Les sorties de CDI retrouvent pour leur part des niveaux plus comparables à ceux atteints en 2019 (-3 % sur un an en septembre 2020).

Les licenciements économiques augmentent davantage pour les plus jeunes (+76 % pour les moins de 26 ans et +106 % pour les 26-29 ans entre septembre 2019 et 2020, graphique 2a), ce qui était déjà le cas lors de la crise économique de 2008 (respectivement +197 % et +144 % entre les deuxièmes trimestres 2008 et 2009, contre +80 % tous âges confondus). Parmi cette catégorie d’âge, ce motif de rupture demeure toutefois très minoritaire (1 %, contre 7 % pour les 50 ans ou plus en septembre 2020).

En parallèle, les ruptures de CDI du fait d’un licenciement pour un motif autre qu’économique suivent des trajectoires relativement proches jusqu’à l’automne 2020, quelle que soit la catégorie d’âge. Elles tendent toutefois à se stabiliser entre septembre 2019 et 2020 pour les jeunes de moins de 26 ans, alors qu’elles progressent pour les autres tranches d’âge (graphique 2b).

En septembre 2020, les ruptures de CDI à l’initiative du salarié (démissions, départs en retraite) se situent en-deçà de leur niveau de 2019 (-9 %). Chez les salariés de plus de 50 ans, la baisse a été moins marquée lors du premier confinement que pour les autres tranches d’âge, de sorte que les ruptures de CDI à l’initiative du salarié rejoignent leur niveau de 2019 dès le mois de juin (graphique 3). C’est toujours le cas en septembre, les démissions étant inférieures de 5 % à celles d’un un auparavant, alors qu’inversement, les départs à la retraite sont supérieurs de 7 %. 

(1) L’embauche d’un jeune de moins de 26 ans donne lieu au versement d’une prime de 4 000 € maximum, sous certaines conditions. L’embauche doit être réalisée en CDD de plus de trois mois ou en CDI.
(2) L’âge est calculé comme la différence entre le dernier jour du mois et la date de naissance du salarié.