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Les entreprises ayant initié un Plan de sauvegarde de l’emploi pendant la crise sanitaire de 2020 étaient-elles confrontées aux mêmes difficultés que les autres ?

De mars à décembre 2020, 757 PSE sont initiés.

Dès les premiers mois de la crise sanitaire, l’activité des entreprises concernées est plus affectée que celle des autres, principalement du fait de réductions de débouchés et de difficultés financières. En revanche, les entreprises ayant initié un PSE ne rencontrent pas plus de difficultés que les autres pour la gestion des questions sanitaires. Quant à leurs perspectives de reprise d’activité, elles sont plus fréquemment lointaines que celles des autres entreprises.

En 2020, 870 Plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) sont initiés (après 500 en 2019), dont 757 pendant la crise sanitaire entre mars à décembre (+ 86 % comparé à la même période l’année précédente).

Plus d’arrêts ou de fortes baisses d’activité dans les entreprises ayant initié un PSE

De mars à décembre 2020, les entreprises ayant initié un PSE sont plus affectées par la crise que les autres (encadré). En moyenne sur la période, l’activité est arrêtée ou diminue fortement dans 42 %1 d’entre elles, contre 17 % dans les autres entreprises, soit un écart de 25 points. Cette différence s’accroît entre mars et mai, oscille ensuite entre 23 et 31 points jusqu’en novembre, avant de diminuer à 21 points en fin d’année (à 29 % pour les entreprises ayant initié des PSE, contre 8 % pour les autres) (graphique 1a). Symétriquement,
fin 2020, l’activité est inchangée ou augmente dans moins d’une entreprise sur trois pour celles ayant initié un PSE, contre deux sur trois pour les autres (graphique 1b).

GRAPHIQUE 1 | Impact de la crise sur l’activité des entreprises en 2020

Des difficultés plutôt liées à la demande

Les entreprises qui ont initié un PSE rencontrent davantage de difficultés liées à la baisse de la demande qui leur est adressée. En moyenne de mars à décembre 2020, plus d’une sur deux déclare des manques de débouchés, contre une sur quatre pour les autres entreprises (graphique 2a). Ces difficultés s’accroissent nettement sur la période, puisque les manques de débouchés concernent 64 % des entreprises ayant initié des PSE en décembre 2020, contre 38 % en mars 2020. De même, en décembre 2020, 62 % des entreprises qui ont initié des PSE rencontrent des difficultés financières, contre 46 % en mars 2020 et 20 % pour les autres en fin d’année (graphique 2b).

En revanche, les entreprises ayant initié un PSE ne rencontrent pas plus de difficultés que les autres pour la gestion des questions sanitaires. En moyenne sur la période, elles ne semblent pas non plus être davantage exposées aux problèmes liées à l’offre (manque de personnel, problème de transport, …) ; elles font toutefois un peu plus face à des difficultés d’approvisionnement en fin d’année 2020 (13 % en décembre, contre 7 % des autres).

GRAPHIQUE 2 | Principales difficultés rencontrées suite à la crise sanitaire en 2020

Des perspectives de reprise plus fréquemment lointaines

Les entreprises ayant initié un PSE sont plus pessimistes sur leurs perspectives d’activité. En moyenne entre mars et décembre 2020, 45 % d’entre elles jugent que leur activité est affectée par la crise de manière durable et ne reviendra pas à la normale avant au moins 6 mois, contre 19 % des autres entreprises (graphique 3a). Symétriquement, fin 2020, seules 7 % estiment que leur activité n’est pas affectée ou est déjà revenue à la normale, contre 30 % des autres entreprises (graphique 3b).

GRAPHIQUE 3 | Perspectives de reprise d’activité par mois en 2020

1 - Cette proportion ainsi que toutes celles de la publication sont pondérées par les effectifs des entreprises de manière à représenter une proportion de salariés plutôt qu’une proportion d’entreprises.

Les données administratives sur les procédures initiées de Plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) issues du SI-Rupco sont ici appariées avec des données de l’enquête Acemo-Covid (répondants aux questionnaires des vagues d’avril 2020 à janvier 2021). L’échantillon des entreprises appariées couvre essentiellement les plus grandes entreprises qui ont initié un PSE sur la période : parmi les salariés figurant dans l’appariement, 80 % sont dans des entreprises de 1 000 salariés et plus ; cette part s’élève à 67 % en considérant les salariés de l’ensemble des PSE initiés sur la période.