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Le travail occasionnel des bénéficiaires de l'allocation de solidarité spécifique

Quels emplois ? Quels revenus ?

En mars 2000, 93 000 personnes, relevant du régime de l’Allocation de Solidarité Spécifique exerçaient une activité professionnelle rémunérée et entraient donc dans le cadre du dispositif permettant le cumul de l’ASS avec un revenu d’activité.

Près des trois quarts d’entre elles ont effectivement perçu l’intégralité ou une partie de leur allocation, en complément du salaire.

Plus de 80 % de ces chômeurs sont ouvriers ou employés, le plus souvent dans le secteur des services aux particuliers. Ils occupent des emplois particulièrement précaires, notamment des emplois aidés (21 % de Contrats Emploi-Solidarité). Le temps partiel est omniprésent, puisqu’il concerne près de 90 % des contrats. 

Les revenus tirés de l’activité varient sensiblement en fonction du type de contrat : les intérimaires sont mieux lotis, avec un salaire brut moyen de 5 000 francs, salaire qui tombe à 3 500 francs en moyenne pour les bénéficiaires de contrats aidés ou les CDI. En effet, parmi les bénéficiaires de CDI, on trouve les très petits temps partiels, exercés le plus souvent par des femmes pour lesquelles le salaire moyen est inférieur à 3 000 francs. La possibilité de cumuler l’allocation avec les revenus tirés de l’activité permet de rendre plus attractifs les emplois les moins bien rémunérés. En moyenne, le gain total des bénéficiaires du dispositif (allocation + salaire) s’élève à 4 800 francs par mois. 

L’absence de visibilité du mécanisme ne permet pas à ses bénéficiaires potentiels d’effectuer un arbitrage économiquement rationnel entre retour au travail, favorisé par cette mesure, et retour au travail ou non, sans cette mesure. De ce fait, ce mécanisme, dit d’intéressement, ne peut jouer pleinement son rôle de levier économique. Il sert en pratique à aider financièrement les personnes qui, sans toujours avoir connaissance de cet avantage, choisissent de prendre un emploi.