Publication

En 2020, les embauches se replient plus fortement en Île-de-France

Dès le 2e trimestre 2020, les embauches en CDD en Île-de-France reculent davantage que dans les autres régions : elles chutent de -59,5 % sur un an, contre -47,1 % dans le Nord de la France ou encore -44,9 % dans le Sud-Ouest.

Dans toutes les régions, un fort recul des embauches en 2020

En moyenne en 2020, les embauches (hors intérim) chutent de 25,2 % en France métropolitaine suite à la crise sanitaire. Si le recul concerne toutes les régions (carte 1), l’Île-de-France est davantage touchée (-31,2 %), notamment par rapport au Centre-Val de Loire (-20,1 %) et à la Bourgogne-Franche-Comté (-19,6 %).

L’Île-de-France plus durement touchée, qu’il s’agisse des embauches en CDD ou CDI

Dans toutes les régions1, les embauches baissent particulièrement lors du premier confinement. Dès le 2e trimestre 2020, les embauches en CDD en Île-de-France reculent davantage que dans les autres régions (graphique 1a) : elles chutent de -59,5 % sur un an, contre -47,1 % dans le Nord de la France ou encore -44,9 % dans le Sud-Ouest. L’écart entre l’Île-de-France et les autres régions persiste aux 3e et 4e trimestres 2020.

Les embauches en CDI (graphique 1b) diminuent aussi nettement lors du premier confinement : elles sont réduites environ de moitié dans toutes les régions. Ensuite, au second semestre 2020, l’Île-de-France reste en retrait. Les embauches en CDI s’y replient de 20,4 % sur un an au 3e trimestre, contre -4,9 % dans le Sud-Ouest ou encore -8,5 % dans le Nord de la France. Le différentiel reste net au 4e trimestre 2020, malgré le second confinement (-26,6 % sur un an en Île-de-France, contre -18,3 % dans l’Ouest et -18,0 % dans le Sud-Ouest).

Une plus forte exposition aux secteurs fermés administrativement en Île-de-France

Depuis le début de la crise, les différents secteurs d’activité ne sont pas touchés de la même façon par les mesures de restrictions sanitaires, en particulier par les fermetures administratives. Or, l’Île-de-France est a priori davantage exposée aux secteurs soumis aux plus fortes restrictions, dits « S1 »2, leur part dans les embauches avant la crise étant plus élevée en Île-de-France (43,6 % en 2019, contre 33,6 % sur l’ensemble de la France métropolitaine, tableau 1).

Les embauches des secteurs « S1 » présentent des dynamiques relativement proches en 2020 pour l’ensemble des régions. Le rebond au 3e trimestre 2020 est cependant moins marqué en Île-de-France (graphique 2a), de sorte que le recul y est un peu plus important sur l’ensemble de l’année (-43,6 % contre -42,2 % en France métropolitaine), du fait de l’hébergement-restauration (-67,4 % contre -52,6 %). Il est probable que ce secteur ait plus souffert qu’ailleurs de l’absence de clientèle internationale, à la fois pour le tourisme et les affaires3.

Un recul plus marqué des embauches franciliennes dans les secteurs non affectés par les plus fortes restrictions sanitaires

La baisse plus marquée des embauches en Île-de-France provient également des secteurs d’activité non affectés par les fermetures administratives, dits « hors S1 » (-21,8 % en 2020, contre -16,6 % en France métropolitaine). L’écart par rapport aux autres régions apparaît dès le 2e trimestre 2020 et se creuse encore au second semestre (graphique 2b). Sur l’ensemble de l’année, il est particulièrement net dans le commerce (-21,6 % en Île-de-France contre -13,8 % en France métropolitaine) et dans les services aux entreprises (-41,4 % contre -29,2 %).

Au total, l’écart de 8,8 points entre la baisse des embauches en Île-de-France et celle enregistrée en moyenne dans les autres régions métropolitaines en 2020 tient à la fois :

  • pour 7,0 points à une plus forte exposition aux secteurs fermés administrativement (« S1 »), ainsi qu’à des embauches un peu plus dégradées dans ces secteurs par rapport aux autres régions métropolitaines ;
  • pour 1,8 point à un repli plus marqué des embauches dans les secteurs d’activité moins affectés par les plus fortes restrictions sanitaires (« hors S1 »), bien que celles-ci aient un poids moindre dans les signatures de contrats en Île-de-France.

1 - Par souci de lisibilité, les treize régions métropolitaines sont regroupées. L’Est de la France recouvre les régions Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est. Le Nord de la France est constituée des régions Hauts-de-France et Normandie. L’Ouest comprend les régions Centre-Val de Loire, Pays de la Loire et Bretagne. Le Sud-Ouest recouvre les régions Occitanie et Nouvelle Aquitaine. Enfin, le Sud-Est rassemble les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse. Les données de chaque région sont disponibles dans le fichier associé.

2 - Comme défini par le décret n°2021-129 du 8 février 2021. Au 1er janvier 2021, les secteurs dits « S1 » comprennent presque l’ensemble des activités d’hébergement-restauration, de transport de passagers, du cinéma, des spectacles vivants, des musées, des agences de voyage, de l’organisation de foires et d’événements, ainsi que du sport.

3 - « La fréquentation touristique se dégrade en septembre, après avoir repris quelques couleurs en juillet-août », Canonero B., Gidrol J.-C., Mainguené A., Insee Focus, novembre 2020.