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Depuis le début de la crise sanitaire, une baisse plus marquée des ruptures de CDI à l’initiative des salariés que des employeurs

Les motifs de fin de CDI sont affectés par la crise sanitaire de manière différenciée suivant que la rupture est à l’initiative du salarié ou de l’employeur.

Moins de ruptures de contrat suite à la crise sanitaire, quelle que soit la nature de contrat

Depuis début 2020, la chronique trimestrielle des fins de contrat est scandée par les évolutions de la crise sanitaire. Au 1er trimestre, les ruptures se replient de 4,6 % par rapport au 4e trimestre 2019 (graphique 1), en lien avec le reflux des CDD de moins d’un mois (−6,9 %). Dans le même temps, les fins de CDI se replient faiblement (−1,6 %), tandis que les fins de CDD de plus d’un mois progressent (+2,2 %).

À partir du 2e trimestre 2020, les fins de contrat s’effondrent, en partie du fait de l’arrêt des embauches en contrat court (i.e. de moins d’un mois). Les fins de CDD courts représentent ainsi moins de la moitié de celles du 4e trimestre 2019 (−55,4 %). La baisse est moins prononcée pour les CDI et les CDD de plus d’un mois (respectivement −36,5 % et −11,7 %).

Malgré leur rebond au 3e trimestre 2020, les fins de contrat restent en-deçà de leur niveau du 4e trimestre 2019 (−19,9 %). C’est encore le cas au 1er trimestre 2021 (−21,5 %).

Un repli plus marqué des fins de CDI à l’initiative du salarié

Les motifs de fin de CDI sont également affectés par la crise sanitaire, mais de manière différenciée suivant que la rupture est à l’initiative du salarié ou de l’employeur1. Avant la crise sanitaire, les fins de CDI suivaient des trajectoires relativement proches, quelles que soient leur origine (graphique 2). À partir du 3e trimestre 2020, celles à l’initiative du salarié baissent davantage que celles à l’initiative de l’employeur (respectivement −12,1 % contre −8,8 % par rapport au 4e trimestre 2019). Le différentiel continue de s’accroître fin 2020 et s’établit à 4,9 points au 1er trimestre 2021 (−19,1 % pour les sorties à l’initiative du salarié, −14,2 % pour celles à l’initiative de l’employeur). De leur côté, après un net repli durant le premier confinement, les ruptures conventionnelles se redressent dès le 3e trimestre 2020 (+13,4 % par rapport au 4e trimestre 2019) mais demeurent inférieures à leur niveau d’avant crise début 2021 (-7,9 % par rapport au 4e trimestre 2019).

Une progression des licenciements économiques au cours de la crise sanitaire

Depuis le début de la crise, les fins de CDI pour licenciement économique augmentent (graphique 3). Au 1er trimestre 2021, elles dépassent de 21,1 % celles de fin 2019, tout en restant deux fois plus faibles que lors de la crise de 2009. De même, les départs à la retraite dépassent de 13,0 % ceux du 4e trimestre 2019 (graphique 4). Inversement, les fins de période d’essai à l’initiative du salarié et, dans une moindre mesure, celles à l’initiative de l’employeur, de même que les démissions et les licenciements pour motif personnel, se situent début 2021 en deçà de leur niveau du 4e trimestre 2019 (respectivement −47,8 %, -24,8 %, −18,4 % et −12,5 %)


1 - Les fins de CDI à l’initiative du salarié sont les démissions, les retraites et fins de période d’essai. Celles à l’initiative de l’employeur sont les licenciements économiques, les licenciements pour motif personnel et les fins de période d’essai. Les ruptures conventionnelles sont traitées séparément.