L'Université Gustave Eiffel étudie les effets de la récession sur la discrimination à l'embauche sur le marché du travail de la région parisienne, dans le contexte de la pandémie.

La crise sanitaire du Covid-19 est susceptible de provoquer des bouleversements durables sur le marché du travail et le système de formation professionnelle.

En juin 2020, la Dares a lancé un appel à projets de recherche afin d’éclairer la décision publique et faire progresser la compréhension des conséquences de la crise sur le développement des compétences, le système et le marché de la formation professionnelle ainsi que sur le modèle pédagogique et les pratiques des organismes de formation.


Les mesures de confinement prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19 ont eu deux séries de conséquences majeures sur les marchés du travail dans la plupart des pays. D'une part, elles ont provoqué une réduction exceptionnellement importante des volumes d’heures travaillées, ce qui a entraîné une détérioration sans précédent des flux de recrutements et un allongement de la durée du chômage. D'autre part, le choc a eu des effets hétérogènes sur les différents segments du marché du travail, avec des différences selon les secteurs, les professions, les groupes sociaux et les territoires. Globalement, les catégories les plus touchées sont celles qui étaient initialement les plus exposées au chômage, notamment les minorités ethno- raciales. Dans ce contexte de double augmentation, tant du niveau global d'exposition au chômage que des disparités dans sa répartition, la question de la discrimination dans l'accès à l'emploi revêt un intérêt crucial. Un nombre croissant de candidats allonge la file d’attente de chaque offre d’emploi, dont le nombre diminue. Le marché devient plus sélectif et la tâche des recruteurs se complexifie. Ces derniers peuvent être tenté d'intégrer dans le processus de sélection des caractéristiques personnelles sans rapport avec la productivité. Par effet de cascade, les personnes qui vont subir le plus fortement cette discrimination à l'embauche sont celles qui occupent les postes aux échelons les plus bas de la pyramide des salaires, en particulier les femmes, les personnes issues de minorités ethniques ou les personnes vivant dans des quartiers défavorisés. 

Cette étude d’une équipe de l’Université Gustave Eiffel s’intéresse aux effets de la récession, dans le contexte de la pandémie de Covid 19, sur la discrimination à l'embauche sur le marché du travail de la région parisienne. Elle s’appuie sur tests de correspondance répétés avec un protocole invariant au cours du temps. Ces tests portent sur les postes de cadres administratifs dans les secteurs privé et public et prennent en compte deux critères de discrimination, l'origine ethnique et le lieu de résidence. L'analyse se base sur cinq vagues de tests collectés depuis 2015, qui couvrent les périodes avant, pendant et après le premier confinement de mars 2020. 

Dans le cadre de cet appel à projets, 8 projets ont été retenus. Consultez les autres rapports ci-dessous.