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Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19 en février 2022

Vue d’ensemble des résultats de l’enquête flash Acemo Covid

410 000 salariés bénéficieraient de l’activité partielle en février 2022, un nombre en recul par rapport à janvier (- 70 000).

En lien avec le repli de l’épidémie de Covid-19 et l’allègement des mesures sanitaires, l’activité s’améliore en février : 23 % des effectifs sont concernés par une baisse de l’activité, contre 27 % le mois précédent. Dans la majorité des cas, l’activité baisse de moins de 20 %. Les entreprises qui prévoient, début mars, une reprise de leur activité à long terme sont moins nombreuses : 5 % des salariés travaillent dans une entreprise qui estime que son activité mettra plus d’un an pour revenir à la normale, contre 7 % début février et début janvier. En outre, 53 % des employeurs excluent totalement de licencier pour motif économique au cours des prochains mois.

L’hébergement-restauration et la fabrication de matériels de transport demeurent les secteurs les plus touchés (autour de la moitié des effectifs sont concernés par des baisses d’activité) et en lien notamment avec la fin des jauges le 2 février, l’activité s’améliore fortement dans les arts et spectacles (la part d’effectifs concernés par des baisses d’activité recule de 7 points). 

Bien qu’en recul, le manque de personnel et les difficultés de recrutement demeurent très présents : 37 % des salariés sont employés par une structure qui déclare y être confrontée fin février, une proportion en recul de trois points en un mois. Le plus souvent, il s’agit de difficultés à recruter en CDI ou en CDD, qui s’expliquent principalement par un manque de candidats formés dans les métiers concernés ; les employeurs déplorent également, dans une bien moindre mesure, des candidats devenus trop exigeants en termes de salaires ou de conditions de travail. Face à ces difficultés de recrutement, les entreprises procèdent principalement à une modification du profil des salariés qu’elles recrutent, mais elles sont également de plus en plus nombreuses à réviser à la hausse les salaires qu’elles proposent. 

Les difficultés d’approvisionnement sont en léger recul de deux points après une hausse presque continue pendant plus d’un an, mais continuent d’être évoquées dans 20 % des cas. Elles reculent nettement dans la construction, mais demeurent très fortes dans la fabrication de biens d’équipement et de matériels de transport. Enfin, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à ne déplorer aucune difficulté (31 % fin février).

Le télétravail n’étant plus obligatoire depuis début février, son recours diminue nettement ce mois-ci : 24 % des salariés ont été au moins un jour en télétravail en février, contre 29 % le mois précédent. Le nombre de jours télétravaillés a également baissé en février :  les salariés sont moins nombreux à télétravailler l’intégralité de la semaine et le recul est particulièrement fort pour la part de salariés qui télétravaillent trois ou quatre jours par semaine (34 % des télétravailleurs après 61 % en janvier).

44 % des entreprises relatent des difficultés pour mettre en place le télétravail ou l’organiser, en particulier pour organiser l’équilibre avec le présentiel. Les entreprises estiment le plus souvent que le télétravail permettrait à leurs salariés de mieux concilier vie personnelle et professionnelle, de les rendre plus autonomes et de réduire la fatigue ressentie. Par contre, il tendrait à amoindrir le sentiment d’appartenance à un collectif de travail et le soutien apporté par les collègues, et induirait un allongement de la durée de travail et une réduction du confort de l’environnement de travail. Selon 27 % des entreprises, la majorité des salariés aspirent à télétravailler davantage. 

Début mars 2022, 32 % des salariés travaillent dans une entreprise dont au moins un salarié est directement concerné par l’obligation légale d’être vacciné ou de présenter un passe vaccinal, soit autant qu’un mois plus tôt. Par ailleurs, 21 % de ces entreprises ont des contrats de travail suspendus au motif du non-respect de cette obligation, en recul de 6 points en deux mois. Il est de moins en moins fréquent que cette obligation perturbe l’activité des entreprises : fin février c’est le cas pour 18 % des entreprises concernées, en recul de 6 points par rapport à fin décembre.

Le plus souvent, l’épidémie de Covid-19 n’a pas d’impact sur la productivité : début mars, dans 31 % des cas, les entreprises ne savent pas évaluer l’effet de l’épidémie de Covid-19 sur leur productivité, par rapport à une situation normale. Parmi celles qui peuvent estimer cet effet, 58 % jugent que l’épidémie est sans effet sur leur productivité, et 4 % qu’elle a même un effet positif ; dans 38 % des cas, les entreprises déplorent une baisse de leur productivité consécutive à l’épidémie.

En février 2022, 410 000 salariés bénéficieraient de l’activité partielle, un nombre en recul (- 70 000) par rapport à janvier. En équivalent temps plein, 130 000 salariés seraient en activité partielle en février (- 20 000).