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Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19 en décembre 2021

Vue d’ensemble des résultats de l’enquête flash Acemo Covid

En décembre 2021, 420 000 salariés bénéficieraient de l’activité partielle. Il s’agit d’une légère augmentation (+ 40 000) par rapport à novembre.

Dans près d’un quart des cas les entreprises jugent que leur activité se dégrade en décembre et ont alors des perspectives de reprise plus incertaines. 76 % des salariés travaillent dans une entreprise dont l’activité est inchangée ou en hausse malgré la crise sanitaire, cette proportion est en recul de 7 points par rapport au mois précédent, après plusieurs mois de stabilité. 2 % des salariés travaillent dans une entreprise à l’arrêt complet ou en baisse d’activité de plus de 50 %, 9 % dans une entreprise dont l’activité a baissé entre 20 % et 50 % et 13 % dans une structure où elle a baissé de moins de 20 %.

Les perspectives de reprise des entreprises dont l’activité a diminué le mois précédent sont plus incertaines : dans 38 % des cas elles n’ont pas de visibilité sur leur horizon de reprise (+ 3 points de plus par rapport à début décembre, après + 4). Parallèlement, dans 45 % des cas elles estiment que leur activité mettra entre six mois et un an (17 %) voire plus d’un an (28 %, - 8 points) pour revenir à la normale. À l’inverse, dans 17 % des cas elles jugent que leur activité reviendra à la normale (d’ici un à trois mois, 7 %) ou dans les trois mois suivants (10 %).

Dans l’hébergement-restauration, les deux tiers des effectifs sont concernés par des pertes d’activité, en très nette hausse ce mois-ci. Les pertes d’activité se maintiennent à un niveau élevé dans la fabrication de matériels de transport et le secteur des transports et de l’entreposage (respectivement 51 % et 28 %), où qui les perspectives de reprise sont plus dégradées début janvier (respectivement 62 % et 61 % des salariés travaillent pour un employeur dont l’activité devrait mettre plus d’un an avant de revenir à la normale). Dans les arts, spectacles et activités récréatives également les pertes d’activité restent fortes (38 %).
Dans près de la moitié des cas, les employeurs excluent totalement de licencier au cours des prochains mois pour motif économique.

Les entreprises font face à un manque de personnel et à des difficultés de recrutement : 40 % des salariés travaillent dans une structure qui déclare y être confrontée fin décembre. C’est particulièrement le cas dans le secteur privé de la santé humaine (74 %) et de l’action sociale (67 %), ainsi que dans l’hébergement-restauration (56 %) et l’industrie agro-alimentaire (54 %). Le plus souvent, ces difficultés sont causées par des difficultés à recruter en CDI (78 %) ou en CDD (un peu plus d’un tiers), en premier lieu du fait d’un manque de candidats formés dans les métiers concernés ; les employeurs déplorent également des candidats devenus trop exigeants en termes de conditions de travail ou de salaires et un turn-over trop rapide des salariés. Face à ces difficultés de recrutement, les entreprises sont toujours nombreuses à modifier le profil des salariés qu’elles recrutent (60 %, + 2 points par rapport à fin novembre) et revoient plus souvent à la hausse les salaires qu’elles proposent (46 %, + 7 points). Dans un tiers des cas les entreprises évoquent également des difficultés à trouver des intérimaires.
L’approvisionnement en matériaux demeure difficile : il est déploré dans 22 % des cas, en hausse presque continue depuis plus d’un an (6 % fin novembre 2020).

La proportion de télétravailleurs qui pratique le télétravail entre deux et quatre jours par semaine s’accroit nettement : au cours du mois de décembre, 23 % des salariés ont été au moins un jour en télétravail, une proportion en légère hausse (+ 2 points en un mois). La part de télétravailleurs qui travaillent sur l’intégralité de la semaine est stable (6 %). La proportion de télétravailleurs qui adoptent ce mode de travail entre deux et quatre jours par semaine augmente fortement (67 % après 58 % au cours du mois de novembre). Au cours de la semaine du 20 décembre, les salariés qui ont travaillé étaient moins souvent sur site qu’un mois plus tôt (79 %, - 4 points).

Dans plus de la moitié des cas les entreprises rencontrent des difficultés pour mettre en œuvre le télétravail, en particulier pour combiner travail sur site et à distance (31 %).
Une majorité d’entreprise juge que le télétravail favorise l’autonomie et de la conciliation vie professionnelle et personnelle. Une majorité d’entre elles estime qu’une partie de leurs salariés souhaiteraient télétravailler davantage. Un tiers des entreprises estime qu’une minorité de salariés souhaiteraient moins télétravailler. Les entreprises signalent les difficultés rencontrées par leurs salariés : outils numériques (38 %), confort de travail (33 %), moindre soutien de leurs collègues (31 %) ou de leur hiérarchie (31 %).

Début décembre, comme le mois précédent, la proportion de salariés travaillant dans une entreprise dont les effectifs sont pour partie concernée par l’obligation vaccinale ou de détenir un passe sanitaire reste stable : celles qui ont des contrats de travail suspendus au motif du non-respect de cette obligation représentent 27 % des effectifs, en hausse continue depuis l’instauration de cette obligation (+ 7 points par rapport à fin septembre). Cette obligation perturbe l’activité des entreprises concernées dans 24 % des cas (stable depuis trois mois).

Les conséquences de l’épidémie de Covid-19 sont le plus souvent sans effet sur la productivité : début janvier, 37 % des salariés travaillent dans une entreprise où l’épidémie n’a pas eu d’effet sur la productivité.  Pour 32 % des effectifs, l’entreprise déplore une baisse de sa productivité consécutive à l’épidémie, de moins de 10 % (pour 17 %) ou de plus grande ampleur (pour 15 %).

En décembre 2021, 420 000 salariés bénéficieraient de l’activité partielle. Il s’agit d’une légère augmentation (+ 40 000) par rapport à novembre.